28 Sep Théophile a.k.a Dr. Handstand qui es-tu ?
Théophile Guizard. Personnage incontournable de la scène du handstand (comprendre les équilibres sur les mains) en France. Il nous a fait le plaisir et l’honneur de sortir une des quêtes les plus prometteuses de Training Quest : (bien) débuter avec les équilibres. Découvrez le dans cette interview exclusive.
Salut Théo, est-ce que tu peux nous décrire ton itinéraire et tes activités ?
J’ai fait une fac de sport, ma L3 d’entraînement sportif aux USA, et mon Master à Lyon avec un stage dans une école de kung fu en Chine.
J’ai d’abord fait du coaching sportif à Lyon, puis en ligne depuis 5 ans. Je propose du coaching individuel avec programmation, des cours sur Zoom et des stages. Avec un marketing géré en solo s’il vous plaît !
Théo, a.k.a Théophilosport, on retrouve le lien avec la philo ! C’est quoi ta philosophie de vie ? Est-ce que tu as des préceptes qui te guident ? Des sources d'inspiration ?
Théophilosport c’est un jeu de mot inspiré par un ami, qui met en effet en lien mon prénom, le sport et la philo. La philo d’une pratique physique qui se libère du fitness et de sa superficialité.
Très certainement je suis une certaine philosophie de vie. Même si c’est compliqué de la résumer en quelques mots, certains principes importants qui font partie de moi, et sont plus simples à expliquer :
- Apprendre, avec l’esprit débutant.
- Se concentrer sur le chemin, et non sur l’arrivée
- Viser le long terme, via un style de vie
- Devenir la personne que j’aspire à devenir, avancer vers cet idéal, rester intègre à cette image, cette morale.
Des auteurs qui m’inspirent je peux vous en citer quelques-uns :
- Ido portal (Ido de Haifa)
- Devin Kelley
- Pierre Bordage
- Myamoto
Est-ce que tu suis toujours à fond Ido de Haifa* ? Ou tu t’es détaché peut-être avec le temps, ou tu as trouvé des spécificités propres ?
(*Ido de Haifa)
Je le suis avec bien plus de distance, mais toujours beaucoup d’intérêt.
Je ne suis plus plongé dans tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait comme lorsque je l’ai découvert, en 2014, mais je respecte la philosophie de la culture du mouvement, que je suis maintenant capable d’interpréter et d’appliquer à mon quotidien et à mon enseignement.
Là, je fais référence à la “superficialité” que l’industrie du fitness met en avant.
Une activité physique, quelle qu’elle soit, peut nous apporter davantage qu’un corps esthétique ou qu’un moyen de se défouler pour oublier son stress.
Une activité physique peut nous enseigner des qualités mentales (patience, écoute de soi, résilience, persévérance, résistance, proprioception), des qualités physiques (force, oui, souplesse, résilience, endurance, etc) mais aussi des qualités humaines.
Avec une pratique qui nous suit et nous guide, on s’élève, on devient une meilleure personne jour après jour, on entre dans un cercle vertueux qui s’étend et nous fait devenir une source d’inspiration et de motivation pour ceux qui nous entourent.
On devient une force stable, aussi bien pour notre propre mental que pour nos proches.
D’où te vient cet amour du handstand ?
Il est vraiment venu petit à petit, à mesure que je prenais conscience de l’ampleur de ce que cette figure si simple en apparence pouvait m’apporter. Tout ce qu’elle me demandait d’apprendre et de comprendre. C’est son exigence qui a terminé de me convertir à sa pratique. Après, je ne sais pas si je peux dire que j’ai un amour pour le handstand. Je ne ressens pas un plaisir énorme quand je suis la tête en bas, ni un besoin fort de pratiquer chaque jour.
Le handstand m’offre plutôt le cadre, le contexte pour maintenir un cap de progression, un style de vie orienté vers le développement personnel, vers le futur.
Est-ce que tu dirais que tu as une approche différenciante de l’apprentissage du handstand et en quoi ton approche est différente ?
Elle est peut être différente dans le sens où la finalité de mon enseignement n’est pas de tenir à l’équilibre sur les mains.
C’est paradoxal, mais ça à du sens si on comprend ma philosophie. Lorsqu’un élève arrive finalement à atteindre son objectif initial et peut tenir sur ses mains, tant mieux, mais après ? Que va t’il faire de ça ?
Vouloir atteindre un objectif pour l’objectif en lui-même, et uniquement l’objectif, est vide, creux.
Cela nous offre peu de choses.
Par contre, si en voulant atteindre un objectif on a conscience que l’on va apprendre et comprendre beaucoup, et qu’on porte notre attention sur ces apprentissages, alors l’objectif en lui-même prend tout son sens.
C’est via la poursuite de l’objectif qu’on apprend, qu’on devient une meilleure personne. Alors, lorsque l’objectif est atteint, mieux vaut avoir anticipé une suite, un autre objectif, pour continuer à avancer et continuer à apprendre
Pour résumer, j’essaye de faire profiter à mes élèves du chemin qui les amène vers leurs handstand, et de leur donner envie de pratiquer pour la pratique en elle-même, et non uniquement pour la compétence.
Tu fais quoi dans ta pratique personnelle ? Tu as une routine ? Quelque chose que tu travailles spécifiquement en ce moment ? Des exercices qui te suivront toute ta vie ?
Ma pratique personnelle à commencé il y a peut-être 7 ans maintenant, et a beaucoup changé.
Parfois assez stable, à base de routines. Parfois totalement libre, lorsque je suis sur la route notamment.
J’expérimente, je découvre, et je prends du plaisir là dedans. En ce moment, je passe du temps à consolider mes bases de force, pour aller chercher des compétences plus difficiles plus tard.
Je passe pas mal de temps à la salle. Mais je me fais aussi plaisir en allant danser, nager, faire du squash, du basket. Je bouge pour le plaisir de bouger.
Qu’est ce que tu retiens de ta pratique avec les moines Shaolins pendant tes années d’études ?
Une magnifique expérience humaine. Beaucoup d’élèves sont restés des amis. A vivre dans des conditions difficiles, à partager des moment d’effort intenses, des liens forts se créent. C’est surtout ça que je retiens.
Je pense aussi à la fatigue physique ressentie en permanence, mais sans douleur. C’est comme si j’étais toujours à 80% de ma forme, et que je restais là.
J’étais fort, souple, endurant, rapide, mais ne pouvais pas dépasser un certain seuil d’intensité. C’est étrange ce que 6h d’entraînement par jour peut faire.
Qu’est ce qui de ton expérience attire tant les gens dans la pratique du handstand ?
C’est un peu un rêve de gosse, ou du moins un truc qu’on a sans doute déjà essayé, sans jamais réussir.
C’est aussi une de ces choses que lorsqu’on voit quelqu’un l’essayer, dans un parc ou la plage, on a envie d’essayer aussi. Ça nous démange. C’est fun en soit, de tenir ou marcher sur les mains.
Ca, c’est pour l’intrigue, la première fois. Ensuite, beaucoup abandonnent, car ce n’est pas si simple. Ceux qui continuent sont ceux qui, comme moi, sont justement attirés par cette difficulté. Peut-être 😊
MERCI THEO !!
Retrouvez la quête Débuter avec les équilibres par Théophile a.k.a Dr Handstand sur Training Quest
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